Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 25 août 2019
“Il élève les humbles…”
Textes bibliques : lire
En ce dimanche, les textes de la Parole de Dieu nous parlent d’humilité. Il ne s’agit pas de simples conseils de politesse et de savoir vivre. Pour commencer à comprendre ce message, c’est vers le Christ qu’il nous faut regarder. Dans sa lettre aux Philippiens, saint Paul nous dit que Jésus “s’est abaissé… jusqu’à mourir sur une croix. C’est pourquoi, Dieu l’a élevé au-dessus de tout.” C’est ainsi que Jésus nous ouvre le chemin qui conduit au Père.
La première lecture nous rapporte les paroles de Ben Sirac le Sage. Cet homme a rencontré des personnes qui avaient des responsabilités importantes. Certains étaient vraiment gonflés d’orgueil : cela pourrissait les meilleures choses jusqu’à la racine ; d’autres agissaient avec patience et douceur. En restant humbles, ils savaient se faire aimer; cela les rendait plus efficaces. Cette leçon d’humilité n’est pas seulement un bon conseil pour avoir de la considération. L’humilité qui est mise en avant c’est d’abord celle du Seigneur. Ce sont les humbles qui lui rendent gloire. En accomplissant “toute chose avec humilité”, on s’accorde au Seigneur lui-même.
C’est un peu ce même message que nous trouvons dans la seconde lecture (Lettre aux Hébreux). L’auteur y parle de la venue de Dieu et de ses manifestations. Autrefois, sur la montagne du Sinaï, ces manifestations étaient visibles : il y avait le feu, les ténèbres, l’ouragan, le son des trompettes. Quand le Christ est venu, rien de tout cela : tout s’est passé dans l’humilité. Cette venue du Christ a été pour les chrétiens le point de départ d’une alliance nouvelle, une relation nouvelle avec Dieu. C’est en Jésus que nous trouvons la source du bonheur au ciel et sur la terre. Nous sommes introduits dans la cité sainte avec les saints et les anges. Tel est l’enseignement de l’auteur de la lettre aux Hébreux.
Dans l’Évangile de ce jour, nous voyons Jésus qui est invité chez un chef des pharisiens. Il remarque que les invités choisissent les premières places. Chacun veut passer avant les autres. Nous connaissons cela : on fait tout pour avoir la meilleure position et les honneurs. Alors Jésus dit une parabole pour remettre les choses à l’endroit : “Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi.” Encore une fois, ces paroles du Christ ne sont pas de simples conseils de politesse ; quand il nous recommande de prendre la dernière place, il nous parle des conditions d’admission au Royaume de Dieu.
C’est la prière d’action de grâce que nous retrouvons dans le Magnificat de la Vierge Marie : Dieu élève les humbles ; il abaisse les orgueilleux. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus nous recommande d’inviter les petits, les pauvres, les exclus. Bien sûr, ils ne peuvent pas rendre l’attention qu’on leur porte. Mais cet amour gratuit et désintéressé ne restera pas sans récompense au jour de la résurrection. Être à la fois sans prétention et désintéressé, c’est le meilleur moyen de gagner le cœur de Dieu et celui des hommes.
Cette dernière place que Jésus nous recommande, c’est celle que lui-même a choisie : Il est né dans les conditions les plus ordinaires. Il a vécu parmi les pêcheurs du lac de Galilée ; il a accueilli des publicains, des pécheurs notoires, des lépreux. En toute circonstance, il a été un modèle d’humilité. Il n’a autorisé ses disciples à l’appeler « Maitre et Seigneur » qu’après leur avoir lavé les pieds. Nous n’oublions pas que cet humble service n’était normalement accompli que par le serviteur. Nous, disciples du Christ, nous sommes invités à suivre chaque jour le même chemin que le Maître.
Désormais, il n’y a plus de place à choisir, ou plutôt, il n’y en a plus qu’une, celle que Jésus occupe et qu’il veut partager avec nous. Cette place, c’est celle du serviteur. Ils sont nombreux ceux et celles qui occupent cette place en se mettant au service des petits, des exclus, de ceux et celles qui ont tout perdu dans les catastrophes. L’important c’est que nous restions en tenue de service, toujours attentifs aux autres. À travers eux, c’est Jésus qui est là. Si nous savons l’accueillir, il nous a promis qu’un jour, il prendra la tenue de service pour nous servir chacun à notre tour. Il veut que nous soyons avec lui dans le cœur du Père. Voilà le repas éternel annoncé par ses repas de la terre.
En ce jour, nous nous tournons vers toi, Seigneur : tu es venu non pour être servi mais pour servir. Toi qui connais notre orgueil et nos désirs de grandeur, nous te prions : montre-nous le bonheur qu’il y a à donner sa vie pour ceux qu’on aime ; ainsi, nous parviendrons tous à la joie de ton Royaume. Amen
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Sources : revue Feu Nouveau, Missel Kephas, lectures bibliques du dimanche (A Vanhoye), Missel Communautaire, Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), Dossiers personnels
jésus n’avait pas une once d’orgueil. il avait pour moi, la plus belle des vertus : l’humilité et son service auprès des hommes était merveilleux.
Tachons d’être modestes en essayant de prendre la dernière place là où nous nous trouvons. Personnellement, j’ai beaucoup d’occasions dans ma petite vie de prendre la dernière place : ce sera ma démarche pour toute cette semaine.
je vous souhaite une belle journée pleine de petits et grands bonheurs.
Christiane Coffy